25 mars 2021

Rencontre avec Joanie Bossard, conductrice de travaux et cheffe de chantier Rhizomex

Quel est ton parcours et comment es-tu arrivée chez Rhizomex ?

J’ai fait mes études dans le bâtiment, l’environnement et l’énergie au sein de l’école d’ingénieur Polytech à Chambéry, sur le campus de Savoie Technolac. J’ai effectué mon stage de fin d’études en début d’année 2019 chez Rhizomex grâce au dispositif PITON. Au sein de cette jeune start-up, j’avais pour mission d’étudier la mise au point du protocole d’élimination des plantes invasives. J’ai notamment travaillé en équipe avec deux autres stagiaires sur la méthode du criblage et tri manuel qu’on utilise aujourd’hui sur les chantiers. Cette technique innovante et efficace permet d’atteindre les surfaces les plus étroites.

Peux-tu nous en dire plus sur ton métier et ton quotidien chez Rhizomex ?

J’ai intégré l’entreprise en octobre 2019 en tant que conductrice de travaux et cheffe de chantier. Au quotidien, je m’occupe de conduire et de préparer les futurs chantiers en évaluant notamment les besoins financiers et humains. Je travaille à l’optimisation du protocole en termes de méthode mais aussi de matériel dans un souci d’amélioration du rendement.

Je veille au bon déroulement des chantiers et je suis garante de l’efficacité du protocole d’élimination de la Renouée du Japon afin de tendre vers la “zéro repousse”. En tant que référente de cette plante invasive, j’adapte régulièrement le process au terrain et à la nature des foyers d’invasion présents sur les chantiers. La dimension productivité/rendement est également importante, au même titre que le respect des coûts et des délais.

Et, bien sûr, j’ai un rôle de gestion des équipes sur les chantiers : j’encadre un conducteur de pelle ainsi que les opérateurs de tri, principalement issus de structures d’insertion car nous sommes engagés auprès de l’emploi social et solidaire. Je travaille également aux côtés d’un chef de chantier sous contrat d’apprentissage. Nous pouvons ainsi avoir une vision plus large et simultanée sur le suivi des opérations auprès du conducteur de pelle et sur la table de tri.

Mon retour d’expérience sur chacun des chantiers entrepris par Rhizomex est une donnée importante pour le développement et l’amélioration constante de notre protocole. A titre d’exemple, notre dernier chantier nous a permis de confirmer son efficacité dans des conditions météorologiques humides.

Comment te positionnes-tu en tant que jeune femme cheffe de chantier et conductrice de travaux ?

C’est vrai qu’il y a peu de femmes de chantier, encore moins des jeunes ! C’est majoritairement “un monde d’hommes” notamment dans les métiers de manœuvre, mais il y a de plus en plus de femmes conductrices de travaux. Je craignais de ne pas savoir me faire entendre et de faire des erreurs, mais j’ai appris à sortir de ma zone de confort. Il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs et il faut toujours rester à l’écoute pour apprendre de l’expérience des autres, notamment des plus expérimentés. J’ai toujours été entourée de bienveillance et aujourd’hui, j’ai confiance en moi.

Un mot pour la fin ?

À la fin de mes études, je ne m’attendais pas à travailler sur le terrain, en tant que cheffe de chantier. Je me projetais davantage dans l’environnement et la gestion des déchets. Finalement, travailler à l’élimination des plantes invasives pour Rhizomex, dans un souci d’économie circulaire, c’est un objectif qui fait sens pour moi. De plus, participer au développement d’une start-up et à la mise en place de solutions au service de l’innovation ajoute une dimension de challenge. En bref, j’aime la diversité de mon métier, ma double casquette me permet de trouver un équilibre entre le terrain et le bureau !