Le terme de « renouées du Japon » est généralement utilisé pour regrouper trois espèces de plantes herbacées de la famille des Polygonacées : La Renouée du Japon (Fallopia japonica), la Renouée de Sakhaline (Fallopia sachalinensis), et leur hybride, la Renouée de Bohème (Fallopia x bohemica). Le nom de Renouée du Japon est souvent employé pour désigner les trois espèces de manière indiscriminée, probablement car elles sont visuellement très similaires et que cette dernière est la plus répandue.
Hors de leur zone native d’Asie de l’Est ces plantes sont considérées comme hautement envahissantes, la Renouée du Japon étant par exemple recensée dans la liste des 100 espèces les plus problématiques de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Introduites en Europe au début du 19eme siècle comme plantes ornementales, elles se sont rapidement propagées dans le milieu naturel.
En effet, ces plantes possèdent de nombreuses caractéristiques favorisant leur implantation au détriment de la flore locale : Croissance rapide et précoce générant un fort ombrage , libération de composés allélopathiques , tolérance a une large gamme de milieux, accaparement des ressources en azote par transfert de celui-ci des feuilles au rhizome avant leur chute et reproduction végétative par le biais de ce même rhizome, dont un fragment de seulement 0.7 g est susceptible de se régénérer en une nouvelle plante.
Les renouées envahissantes sont aujourd’hui bien implantées dans la majorité des pays européens et génèrent de nombreux impacts : Pertes de biodiversité, dégradation d’infrastructures, augmentation de l’érosion des berges, augmentation des risques d’inondation, fermeture d’accès à des plans d’eau, masquage de la signalisation routière ….
De fait, ces plantes entraînent des coûts importants pour les Etats qui s’expliquent par la difficulté de lutter contre les renouées, en lien avec leur résilience exceptionnelle et les risques de dispersion associés à la plupart des opérations de gestion.